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La vie selon Nono
30 juillet 2008

L'île des pins

Vendredi 18 juillet 2008, 18h, l'aventure commence, on part jouer dans la cour des grands. La nuit tombe et Tinou II glisse doucement sur le lagon. Nous nous lançons dans notre première navigation de nuit, avec des quarts pour dormir, sous une pleine lune magnifique. Le bateau avance bien, malgré le peu de vent : c'est le bonheur ! Au lever du soleil, je réveille David pour qu'il ne loupe pas ce spectacle, on arrive à l'extrême sud du lagon, le vent tombe complètement, on l'a de face, on n'avance plus et nous ne voyons toujours pas l'île des pins. Tant pis, on met le moteur ... 28 chevaux, faut bien qu'on s'en serve !!!

En début d'après-midi, nous apercevons enfin l'île des pins ! YoupiiiiiiDSC_0077c

Arrivée devant l'îlot infernal, qui, nous l'apprendrons plus tard porte bien son nom ... une baleine ! Trop bon.DSC_0089c

Nous atteignons enfin notre destination, après 21 heures de navigation : la baie de Kuto.

DSC_0102cUn nouveau lever de soleil nous réveille, DSC_0101c mais Noutnout continue à dormir, tranquillement, callée au milieu de ses amis les bouts. DSC_0107c

Les vacances commencent... DSC_0109c

Nous entamons un tour de l'île des pins, par l'îlot Moro. DSC_0112c L'entrée se fait par deux petites passes que nous avons du mal à distinguer, vu l'heure déjà trop avancée.

Mais une fois sur place, quel bonheur. DSC_0115c

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David s'acharne vainement à pêcher à l'épervier.DSC_0128c   

On continue notre tour, j'ai le bide complètement noué à l'idée de naviguer dans un champ de patates (je suis capitaine ce jour-là). DSC_0132c  On met le moteur, david à l'avant du bateau me trace la route pour éviter les têtes de corail. Une fois le passage le plus délicat terminé, on met les voiles, on revit enfin ! David me trouve un peu culottée, vu le peu de fond et les éventuelles patates qui pourraient encore trainer par là, mais j'm'en fous, j'en peux plus du moteur, j'ai besoin de voiles !!!!!! A l'approche de la baie de Gadji, une nouvelle montée d'adrénaline nous attend. Nous sommes dans moins de deux mètres de fond, nous savons qu'il nous faut au moins 1,60 m pour passer, et notre "profondimètre" descend de plus en plus. Je suis à l'avant, david à la barre et il me lit la profondeur ... 2m ... tout va bien, je repère des zones qui ont l'air vraiment, vraiment trop peu profondes ... 1,90m ... 1,80m ... 1,70m ... là, on va toucher !!!! J'ai peur, mais j'ai envie de savoir ... 1,60m ... aille, ça va faire mal, pas grave, c'est que du sable ... hé non, rien ... 1,50m ... 1,40m ... toujours rien .. 1,30m ... 1,20m ... 1,10m ... 1m ... on passe !!!!!!! oufffffffffffffffffffffffff (mais je ne comprends pas !) On se pose au paradis ! Eau bleue turquoise, petits champignons de corail, soleil, personne si ce n'est un bateau moteur, un peu plus loin. On est les rois du monde !!!! On reste deux jours. DSC_0135c   DSC_0149c  DSC_0153c  DSC_0160c  DSC_0178c  DSC_0206c  DSC_0218c

Mercredi, on s'en va, à l'heure de la maré haute, avec donc moins de risque qu'à l'aller. Je ne sais pas si c'est l'idée de partir du paradis, ou l'intuition, mais je sens un sale truc ! Peu de temps avant la baie d'Oro, on met le moteur en plus des voiles, parce que là aussi, on va avoir des problèmes de maré trop basse ! En même temps, on sait qu'on peut prendre quelques risques.

On arrive baie d'Oro, on baisse les voiles, on avance doucement, l'échosondeur nous annonce 1,20 m ... 1,10m ... qu'est-ce qu'on fait ??? J'ai pas regardé la carte, c'est david qui est capitaine, mais je lui propose de continuer. 1,00m ... 0,90m ... un horrible bruit, le bateau s'arrête, on a touché ! Je mets la marche arrière, à fond, rien, marche avant, à fond, rien, re-marche arrière, je barre à gauche, à droite, à gauche ... le bateau bouge enfin. David est descendu dans l'eau, il s'accroche, le bateau retouche, je panique, david assure, il va voir au fond, c'est l'avant de la quille qui a touché, pas profond, rien de grave, il se pend au rebord du bateau, me hurle d'avancer à fond, j'y vais, le bateau repart. Oh p... !!!!!! On s'est pris pour les rois du monde, fallait bien qu'on se fasse remettre à notre place.

On mouille pas loin de là, dans une zone merdique, mal protégée de la houle, dans 1,60m de fond, avec une falaise à 100 m derrière nous, pas assez de chaine pour tenir l'ancre... On allume nos téléphones, Xavier et Kai nous préviennent d'un avis de fort vent pour le vendredi. On se renseigne plus précisément, on apprend que la houle monte à 4,60 m dans la nuit, 30 noeuds de vent le lendemain. Et merde ! Finalement, tout se passe bien dans la nuit, même si je n'arrive pas à dormir, trop inquiète à cause de la houle et du peu de fond qu'on a.

Jeudi matin, à la première heure, on sort de ce merdier, pour en retrouver un encore pire. La houle de 4,60m, ce n'était pas un mythe. En plus, elle vient de deux directions opposées, on se fait secouer, même Noutnout a pris peur. Je règle une voile, surprise par la force du vent, je me coince le pouce dans le winch... je manque de tomber dans les pommes. Non, c'est pas du tout le moment. Je vous passe les détails techniques de la navigation et la peur de voir tout d'un coup du bleu turquoise au milieu de la haute mer ... On arrive enfin à l'îlot infernal, pour rentrer sur la baie de Kuto. Les vagues déferlent de partout, l'avantage, c'est qu'on ne risque pas de louper une patate, l'inconvénient, c'est qu'on risque de se faire emporter par la houle et de se retrouver dans un récif. On avance tant bien que mal, au milieu de cette mer déchainée, on se fait arrosé comme jamais et on finit par atteindre la baie, après 9h d'une navigation infernale :p

Pour se remettre de nos émotions, on décide le grand luxe : un resto sur la plage !!! On part en annexe, on se fait violemment échouer sur la plage par les vagues. Contents d'être arrivés, on regarde les vagues déferler sur la plage et on passe notre resto à paniquer en se demandant comment on va bien pouvoir repartir jusqu'à notre bateau. Les crétins, comme si on n'avait pas eu déjà assez de frayeurs ! Finalement, on réussit à rentrer sans trop de douleur.

Vendredi matin, le vent souffle à plus de trente noeuds. On est au milieu de pleins de bateau, et notre voisin de derrière vient nous annoncer qu'on a certainement posé notre ancre sur la sienne et qu'on dérive, doucement mais surement. Après deux heures de questionnement, on se décide enfin à bouger, au risque de foncer dans l'énorme cata d'à côté. On le voit de près, mais on gère, on ne fonce dans personne, on va mouiller un peu plus loin, pas abrité du vent, et une fois qu'on a vu tous les bateaux partir sur la baie d'à côté, on y va nous aussi. On arrive dans la baie de kanumera, remplie de voiliers malgré sa petite taille. Pas moyen de se mettre dans un endroit pas protégé, on y va au culot, on slalome entre les bateaux, on mouille une première fois, on est trop près de celui de derrière, une deuxième fois, on dérive, une troisième fois, on est trop près d'une patate de corail, une quatrième fois, on dérive à nouveau ... Là, un mec dans un petit bateau a pitié de nous, il nous indique où il vaut mieux aller, on y va, on rate encore notre coup, david qui était à la barre n'en peut plus, moi, qui remontait l'ancre à chaque fois, je n'en peux plus non plus. On inverse les rôles, j'avance le bateau près de la plage, David jette l'ancre, grosse marche arrière, le bateau dérive et hop, une grosse secousse, il est enfin bien accroché, et on se dit que ça ira !!!

La suite de nos aventures, c'est le coup d'ouest, 45 noeuds de vent et les angoisses qui vont avec. Encore une nuit à pas dormir, les yeux fixés sur l'anémomètre, le petit bateau qui fonce dans un gros, qui va mouiller ailleurs, qui dérive, qui repart se poser devant nous avec deux ancres cette fois-ci, puis le gros cata derrière nous qui dérive aussi, manque de se prendre un platier ... Bref, une nuit agitée, pas reposante, difficile pour les nerfs, mais bonne pour apprendre ce que c'est la mer !!! Finalement, on attend le dimanche pour repartir de l'île des pins, on se fait 19 h de navigation et une baleine pour arriver sain et sauf à nouméa, la tête pleine de souvenirs, épuisés et super contents d'avoir connu un coup d'ouest !

Désolée pour le manque de photo sur la fin, mais on n'avait pas vraiment la tête à ça :p

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